Pas besoin d'avoir fait Chorus en première langue pour identifier de suite, dès les premiers mots, la prégnance Nougaro en cet homme-là, au moins sur le premier titre, Incorrigible rêveur. Plus subtilement on y trouvera aussi un peu, beaucoup, de Xavier Lacouture, de Leny Escudero même. Et, de toutes façons, l'adn d'une chanson de très grande qualité. Réginal n'est pas un nouveau venu de la chanson. Plus de quarante ans tout de même et pas mal de traces discographiques. Un premier succès, en 1968, sans trop d'apprêts, sans nul après si ce n'est, semble-il, à l'étranger. Du gâchis, vraiment... Je ne connais pas le passé discographique de ce monsieur, n'ayant que ce cédé tout neuf à poser sur ma platine, un cédé qui nous en apprend tout de même long sur lui. Son art semble accompli depuis longtemps. L'avantage, s'il en faut un, c'est qu'en adoptant Réginal, vous cueillerez d'un coup d'un seul un fruit mûr, déjà délicieux, juteux à souhait. Dont l'art est déjà au-dessus de la plupart de ses homologues. Nettement au-dessus.